De la télévision analogue à la télévision numérique
Le Conseil national des Télécommunications (CONATEL) a organisé le jeudi 13 septembre 2012 un atelier de travail sur la transition de la Télévision analogique à la Télévision Numérique à l'hôtel Montana autour du thème : Les enjeux de la transition de la Télévision analogique vers la Télévision numérique. Plusieurs acteurs évoluant dans le domaine des télécommunications ont répondu à l'appel du CONATEL, notamment M. Jacques Sampeur, Directeur de la Radio-Télé Antilles, Lucien Borges, Directeur de Radio-Télé Ginen, Robert Denis et les frères Bayard d'AccessHaiti.
Le Directeur Général du CONATEL, M. Jean Marie Guillaume, dans son intervention, a rappelé qu'un premier atelier sur le même sujet avait eu lieu dans le département du Nord au campus de l'université Roi Henri Christophe. Il a par ailleurs indiqué que la télévision numérique est une mutation technologique qui s'impose à l'échelle mondiale. Cette nouvelle technologie, selon lui, augmentera la quantité et améliorera la production culturelle de la nation. "La technologie numérique est le pivot autour duquel tourne l'information et la communication dans le monde ; elle est au centre de l'économie et de la culture. Ainsi, le CONATEL a la responsabilité d'emmener la société haïtienne à la destination qu'elle mérite c'est-à-dire une Haïti embrassant l'innovation technologique génératrice de développement politique, social et économique — une Haïti bien intégrée dans l'économie et la culture du monde moderne.
Le passage de la Télévision analogique à la télévision numérique est une exigence de l'Union internationale des Télécommunications (UIT) qui fixe la date du 17 juin 2015 comme date butoir pour compléter cette transition. Elle n'a pas été cependant imposée à Haïti. "C'est une bataille voulue", a rappelé le Directeur Jean Marie Guillaume en saluant le support du gouvernement, du Ministère des Travaux publics, Transport et Communication (MTPTC), de l'UIT et de la Solidarité Francophone pour le Numérique (SFN) au CONATEL. Pour M. Guillaume, la modernisation est, avant tout, un choix national qui ne peut être fait que par les dirigeants d'une nation.
Pour l'instant, Haïti est le seul pays de la région où les fréquences de 700 Mhz sont complètement utilisées. "De ce fait, nous ne pouvons pas convertir notre technologie complètement vers le 4G. Le 4G c'est la technologie qui nous permettra leur diffusion et utilisation", a expliqué le DG Du CONATEL à l'assistance.
D'après Ahmed Jean Boraud, le représentant de l'Union Internationale des Télécommunication, la transition de l'analogique vers le numérique dans le secteur de l'audiovisuel est un passage obligé. "Le monde est à l'ère de nouvelles technologies, on ne peut s'empêcher de s'accommoder à cette nouvelle façon de voir le monde", a-t-il déclaré. Ajoutant : "La transition vers le numérique est un facteur qui empêchera la multiplication des chaines de télévisions qui fonctionnent en dehors des normes. C'est également une façon d'empêcher ces différentes chaines de télévisions de faire le piratage et d'encourager la diffusion de programmes culturellement plus riches."
La télévision numérique offre beaucoup d'avantages, notamment une gamme plus large de programmes, accès à de nouveaux services, augmentation de la capacité de transport des réseaux de télévision, amélioration de la qualité des images, perfection de la sonorisation et développement d'applications interactives de la télévision.
Plusieurs thèmes d'importance ont été traités au cours de la journée, dont l'aspect technique de la transition ainsi que ses aspects légaux et réglementaires, la problématique du financement de la transition, les scénarios économiques de la transition numérique et les initiatives de l'UIT sur la transition vers le numérique. A titre d'exemple, l'expérience de la Guinée et du Niger en matière de la technologie numérique, a été aussi présentée. Un état des lieux sur la situation haïtienne a été présenté en fin de journée. Les participants sont partis satisfaits avec une meilleure compréhension du processus et des enjeux de la transition.
Clément BENOIT II